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Forum africain sur le développement urbain, il est temps d’inverser le paradigme : L’urbanisation est aussi synonyme de la création de la richesse

Forum africain sur le développement urbain, il est temps d’inverser le paradigme : L’urbanisation est aussi synonyme de la création de la richesse

Organisé les 11-12 mai à Rabat, le Forum africain sur le développement urbain est porteur de deux champs d’intérêt, l’un concerne le processus de construction du Forum mondial de l’Habitat III prévu à Quito (Equateur) en octobre 2016, et l’autre, porte sur les préparatifs à la 22ème Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP 22) qui aura lieu à Marrakech en novembre prochain, avec comme toile de fond « les politiques urbaines et le développement durable ».

Si le développement de la ville et sa durabilité est le souci majeur de l’Etat et des collectivités territoriales, loin de penser, à mon humble avis, que la privatisation à outrance de la production de la ville est la recette miracle de tous les problèmes de la ville.

Pour dire qu’il est temps de changer les lunettes avec lesquelles, les politiques considèrent, depuis fort longtemps, l’urbanisation comme source des maux de la ville. En effet, les villes sont autant des lieux de création de la richesse matérielle et immatérielle si leur management est au rendez-vous, que des espaces d’inégalité sociale et spatiale en cas de politiques urbaines déficientes.

Les villes produisent plus de 75% de la richesse mondiale, et par voie de conséquence, elles créent une attractivité sur les personnes et les entreprises à la recherche de l’opportunité d’emploi ou d’investissement. Dés lors, on oublie souvent que l’urbanisation est un moteur de développement, et comme tout moteur, il a besoin d’être entretenu à défaut d’être remplacé (modèle urbain) pour mener à bon port la croissance urbaine.

Pour un modèle urbain compacte, dense et multifonctionnel : synonyme de la réduction des coûts des la gestion de la ville

Il importe de souligner qu’il est temps de repenser le modèle urbain pour une gestion efficiente et durable des territoires. Pour cela, l’adoption d’une approche globale, par opposition à l’approche sectorielle, en constitue une issue salvatrice pour des économies d’échelle. Aussi, est-il nécessaire de rappeler que les villes ont tout intérêt à optimiser leur forme urbaine, et de se doter d’un système de mobilité urbaine capable à même de structurer les grands pôles et de connecter les différents pans de la ville, et permettre à la population installée en périphérie d’accéder au marché du travail et aux services publics.

Par ailleurs, la compacité de la ville passera par une mixité multifonctionnelle (résidentielle, emploi, commerce), au lieu d’une mono-fonctionnalité consommatrice de l’espace et couteuse en terme de management urbain. S’agissant de la mixité sociale, elle doit-être une réalité et non un désir dans la production de la ville sinon les écarts se creusent entre les quartiers les plus aisés et ceux où s’agglomèrent les moins aisés.

Pour le renforcement et la consolidation de la décentralisation politique et financière

Si le Maroc capitalise depuis plus de quatre décennies sur une décentralisation progressive, convient-il de reconnaitre toutefois, que les écosystèmes urbains d’aujourd’hui deviennent de plus en plus complexes et appellent à l’intelligence collective des gestionnaires institutionnels (désignés ou élus) et des acteurs socio-économiques pour la création de la valeur et des milieux de vie durables. La réalisation de deux réseaux de Tram (Rabat et Casablanca), et de réseaux Bus Haut à Niveau de Service (Marrakech et Fès) en constitue un bel exemple d’intelligence collective d’agir sur un sous-système en l’occurrence la mobilité urbaine.

Dans son plaidoyer pour le développement des villes los de ce Forum africain, le Président des CGLU et maire de Dakar, a invité « les autorités locales, acteurs principaux en matière de politique de développement de l’urbanisation, d’être efficace » et d’ajouter que « les autorités nationales doivent donner à celles locales les moyens financiers et humains afin de leur permettre de jouer le rôle qui leur revient de droit ».

Pour de nouveaux rapports financiers entre l’Etat et les villes

On ne peut rappeler que le développement de nos villes est largement tributaire de nouveaux rapports financiers entre l’Etat et les collectivités locales. Et par conséquent, il est temps de baliser ces rapports financiers via le transfert et les attributions et les moyens financiers et humains qui vont avec.

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